Séminaires doctoraux
L’École doctorale pilote les séminaires doctoraux. Une dizaine de cycles de séminaires sont ouverts chaque année. Chaque séminaire de 14 heures par an est dirigé par un directeur/trice de recherche. Le séminaire doit comporter au moins dix doctorant.e.s inscrits. Plusieurs dispositifs pédagogiques fonctionnent simultanément. Les séminaires méthodologiques combinant l’intervention de l’enseignant, d’un invité et/ou de doctorants constituent le dispositif le plus fréquent. De plus en plus de séminaires sont insérés dans le parcours doctoral et permettent à la fois l’intégration des nouveaux doctorants dans la communauté de recherche ainsi que le suivi des doctorants en D3 et plus à l’occasion de l’organisation de jury de pré-soutenance de thèse.
Séminaires doctoraux 2024
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Sandrine Morsillo
Création-recherche (1) : de la pratique au discours, pratique artistique et procédé heuristique
ARGUMENT
Comment articuler la pratique artistique au discours ? Comment nommer ce que l’on cherche, ce que l’on expérimente, ce que l’on fabrique ?
Si la parole est à la fois un retour réflexif sur la pratique, un temps d’énonciation des éléments analysés et des apports cognitifs, la méthode de l’activité de création est bien l’expérimentation.
C’est d’ailleurs cette expérimentation liée au projet artistique qui fait l’objet d’une réflexivité importante et nourrit le métadiscours. Le « récit d’expérience de création » serait une description détaillée de l’expérience assortie d’une analyse et se déclinerait alors en trois points : décrire en analysant, problématiser et justifier par des références artistiques et théoriques. Le chercheur en art est acteur de son projet, progressivement par la pratique et à travers la parole écrite il articule « perception et intellection » pour pointer les notions déployées et problématiser sa recherche.
Comment tirer parti de descriptions-analyses de la pratique pour la questionner ? Comment, à partir d’un faisceau de pistes, émettre une hypothèse de recherche issue d’une pratique artistique ?
Comment vérifier l’hypothèse posée par l’analyse de sa pratique et par l’analyse d’autres pratiques, et œuvres) ? Comment élaborer une analyse comparative d’œuvres ? Comment faire émerger des apports cognitifs de cette relation à la pratique et en relever l’indexation à d’autres champs de référence ? Autant de questions qui seront travaillées dans le vif de la recherche.
METHODE : Ce séminaire accueillera principalement des doctorants en création-recherche mais également des docteurs ayant soutenu récemment pour des exposés et s’articulera aux apports méthodologiques de l’enseignante.
CALENDRIER :
5 séances de 3 heures - salle de l’école doctorale 244
- Jeudi 25 janvier 2024 -14h à 17h
- Jeudi 29 février 2024 - 14h à 17h
- Jeudi 28 mars 2024 - 14h à 17h
- Jeudi 18 avril 2024 - Reportée en juin
- Jeudi 16 mai – 13h à 16h
(1)Création-recherche ou recherche-création ? L’école doctorale APESA- Paris 1 a choisi de déposer pour la thèse dite « pratique » un label Création-recherche (Label CREA) en 2018. -
Frank Pecquet
Art et design sonores
Frank Pecquet MCF-HDR Université Paris1 Panthéon-SorbonneCe séminaire doctoral est destiné à tous les étudiant·e·s investis dans la production et l’écoute des sons, à toute forme de communication acoustique, à la musique dans la nouvelle économie. Différentes perspectives sont abordées : techniques de production, conditions politiques des cultures audio, ontologie des écoutes, atomisation du son-instrument, avatar d’écosystèmes audionumériques, audio viralité des communautés sonores virtuelles.
Ces séminaires sont ouverts aux doctorants pour présenter leurs travaux de recherche.
Calendrier et intitulé des séminaires : les vendredis de 9:30 h à 11:30 h en salle 252
02/02/24 : « Psychanalyse du son » : exploration des aspects psychanalytiques liés au son
16/02/24 : « Ontologie des écoutes » : compréhension philosophique et conceptuelle des expériences d'écoute
01/03/24 : « Des usages du son » : exploration des différentes applications pratiques et créatives du son
15/03/24 : « De l’écriture des sons à leur design » : réflexion sur le processus d'écriture et de conception des éléments sonores
29/03/24 : « Improvisation et composition subliminale » : exploration des nuances de l'improvisation en tant que forme subtile de composition
19/04/24 : « Audiovision et plasticité » : analyse de la relation entre le son et l'image, ainsi que l'adaptabilité du son dans différents contextes
03/05/24 : « Soundstainability en anthroposonie » : discussion sur la durabilité et l'impact du son dans le contexte humain et environnementalAu croisement de la recherche et de la création, ce cycle de séminaires de doctorat propose une réflexion élargie sur le medium son, de la simple communication des messages audio aux diverses formes d’expression en art. Parmi plusieurs domaines d’investigation, de la socio-esthétique aux sciences appliquées, il sera aussi question d’interroger la notion d’écoute, l’aspect social, puis économique et politique des écoutes. Une écoute qui ne se limite pas au « son de la nature » mais autant à celle des sons que l’homme fait et produit par la simple action de « sonner » et/ou de « faire sonner » à l’usage.
Les points de convergences entre plusieurs écoutes sont aussi le moyen de situer le corps nu dans l’espace-temps social, de se situer dans la spatio temporalité où convergent plusieurs écoutes en phase avec les usages courants du sonore.
Si les écoutes en théorie évoluent avec le social, l’économique et le politique, les sons de l’oikos ou écosoniques représentent l’écoute de l’environnement idéal d’un design séculaire. -
Pascale Weber
Séminaire Formes et pratiques performatives : quelles questions aujourd’hui ?
UE641 EHESS / ED APESA Paris 1
Dirigé par Georges Vigarello (dir. d’études LAP/IIAC-EHESS), Pascale Weber (PU-ACTE/ APESA-Paris 1), Sylvie Roques (chercheure associée LAP/ IIAC-EHESS)
2023-24
Salle AS1_08 54 bd Raspail 75006 Paris 2nd semestre / bimensuel (1re/3e), mardi 18:30-20:30 Nombre de séances : 7
Depuis des expériences aussi bien artistiques que politiques, historiques que contemporaines la notion de performance nous oblige à penser ensemble ce qui d’ordinaire demeure le plus souvent disjoint : le présent et le sédimenté sur le temps long du sujet comme du corps social, l’inventif et le répétitif, le conforme et le transgressif, l’entièrement neuf et le mémorial, le corps et la parole. Nous aimerions poursuivre notre réflexion au niveau international depuis des analyses de performances artistiques mais aussi sociales, rituelles, politiques et interroger ce que la notion de performance offre comme ressource épistémologiques pour ressaisir nos disciplines (histoire, science politique, anthropologie, arts plastiques, études théâtrales, psychologie) sur des embranchements encore peu explorés ou abandonnés. Ce séminaire destiné aux étudiants en Masters à l’EHESS, en Masters et en doctorat à l’Université Paris 1 (ED APESA), à l’ensemble des étudiants et chercheurs ainsi qu’aux artistes intéressés par ces problématiques. Le séminaire aura lieu à la fois en distanciel et en présentiel.
Inscription auprès de pascaleweber@hantu.fr
Ci-joint un programme provisoire, Le noms des intervenants sera confirmé avant chaque intervention :27/02 Parya Vatankhah performer pour les artistes Iraniennes en exil
12/03
Bernard Muller & Caterina Pascalino Performance et expérience de terrain
26/03
Liliane Giraudon Poésie active et performance
30/04
Eliane Beaufils Performance et écologie
07/05
Emmanuel Lincot performer en Chine aujourd’hui
21/05
(À définir)
01/06
Sylvie Roques /Georges Vigarello/ Pascale WeberConclusion
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Agnès Lontrade
Pédagogies de l’expérience esthétique – Arts & éducation
Le séminaire se donne pour objectif de questionner les pédagogies liées à l’expérience et à l’expérimentation au regard des champs esthétique et artistique. L’éducation est au cœur d’un problème philosophique et politique majeur : comment guider les élèves vers l’autonomie, la réalisation d’eux-mêmes, tout en les menant à agir sur le monde et la vie sociale ? C’est ici que prennent place les pratiques et les théories de pédagogues tels que, entre autres, Adolphe Ferrière, Ovide Decroly, John Dewey, Élise et Célestin Freinet, Maria Montessori, Paulo Freire, Ivan Illich...
Malgré leurs différences, ces pédagogies et philosophies ont pour point commun la critique de l’institution scolaire, l’expérience croisée, solidaire et partenaire, de l’enseignant et de l’enseigné, la pratique comme source d’appropriation du savoir et de toute transmission. L’expérimentation de situations sociales génératrices de pensée, de problématisation et de conscientisation est, quant à elle, au cœur des pédagogies dites « critiques » ou « radicales ». Comment les pédagogies actives et leurs héritières aujourd’hui s’inscrivent-elles dans les domaines esthétique et artistique et sous quelles formes ? Comment, de façon plus générale, les expériences esthétiques et les expérimentations artistiques confortent-elles et enrichissent-elles la pédagogie ? Telles sont les problématiques d’ensemble qui sous-tendent ce séminaire doctoral transversal comportant trois orientations principales : 1. La dimension pédagogique de la création artistique elle-même, réfléchie et mise en abîme dans certaines œuvres et pratiques curatoriales contemporaines ; 2. La dimension esthétique et le prolongement artistique des pédagogies critiques (Paulo Freire) et pragmatiques (John Dewey) ; 3. L’enseignement artistique, la recherche-création comme pratique expérimentale, la pédagogie à l’œuvre dans les communautés artistiques, passées et actuelles.
Le séminaire est ouvert à l’ensemble des doctorant·es de l’École doctorale « Arts plastiques, esthétique et sciences de l’art », toutes disciplines confondues (arts plastiques, cinéma, design, esthétique, études culturelles), du parcours doctoral « philosophie de la mode » (doctorant·es inscrits dans le cadre du partenariat ED APESA / IFM), ainsi qu’aux doctorant·es extérieurs. Un volet didactique de formation à la recherche doctorale est intégré dans le séminaire. La première séance sera ainsi en partie consacrée à la méthodologie de la recherche doctorale. Chaque séance comportera, par ailleurs, un temps dédié à la présentation des travaux de recherche des doctorant·es, suivi d’un temps de discussion avec le groupe et la directrice de recherche.
Cinq séances de trois heures chacune (15h) :Première séance : jeudi 4 avril, 16h-19h, salle de l’École doctorale, École des arts de la Sorbonne
Présentation du séminaire, perspectives philosophiques à partir du paradoxe de Ménon (Platon, Ménon).
Deuxième séance : jeudi 2 mai, 16h-19h, salle de l’ED
Esthétique de l’éducation et autonomie : approche croisée de John Dewey et Paulo Freire.
Troisième séance : jeudi 16 mai, 16h-19h, salle de l’ED
Pédagogie Fluxus : philosophie et pratique.
Quatrième séance : jeudi 6 juin, 16h-19h, salle de l’ED
Pédagogies du spectateur (Bertolt Brecht, Walter Benjamin, Jacques Rancière, performances corporelles).
Cinquième séance : jeudi 13 juin, 16h-19h, salle de l’ED
Perspectives contemporaines (pratiques artistiques, musées, écoles et universités d’art)
Inscriptions obligatoires auprès de Madame Shahida Minot : Shahida.Minot@univ-paris1.fr
Contact : Agnes.Lontrade@univ-paris1.fr -
Marion Laval - Jeantet
Art, Mondialité et Environnement,
séminaires doctoraux organisés par la Pr. Marion Laval-Jeantet - 2024
Les séminaires doctoraux « Art, mondialité et environnement » visent à aborder des thématiques actuelles liées à la représentation et aux interventions de l’homme sur le Vivant. Les problématiques, autant directement artistiques que théoriques, qui y sont abordées tournent autour de trois ouvertures méthodologiques majeures : l’écologie, les sciences de la vie et l’anthropologie. La question écologique est pensée au sens large, dans une perspective allant de l’écologie sociale et politique au traitement du territoire, de l’art citoyen à l’art in-situ, à l’animalité, à l’éthique environnementale, etc. Les questions de représentation du Vivant se penchent sur les nouvelles représentations de l’écologie naturelle et sociale à travers les objets technologiques contemporains, mais aussi grâce à l’épistémologie évolutive des mondes complexes, allant du naturalisme traditionnel aux perspectives ouvertes par l’intelligence artificielle, l’ère numérique et les biotechnologies. Enfin, un angle méthodologique lié à l’analyse anthropologique des images et des objets artistiques est questionné, afin d’envisager le monde dans sa globalité contemporaine, de la mondialisation, à la question des genres, des imprégnations culturelles, à l’expérience de l’altérité.Mercredi 14 février 2024 – salle ? – 17h - 20h
« Art and data, une version actualisée d’un mythe de l’art conceptuel », exposés de Florian Schonerstedt, Ellis Laurens et Seungwhan Lee,
Mercredi 6 mars 2024 – à l’ENS rue d’ULM – 18h -21h
Animalité et sociétés humaines, dialogue avec Yi Zhang ; suivi d’approches du Zoofuturisme avec Marion Laval-Jeantet et Dominique Lestel.
Mardi 26 mars 2024 – salle 432 – 18h -21h
Art et anthropologie « Le chamanisme peut-il réenchanter l’art contemporain ? » dialogue avec Marion Laval-Jeantet, Pascal Pique, et Jieun Park sur « les relevés artistiques d’expériences chamaniques en Corée. » ;
Mardi 7 mai 2024 – salle 432 – 18h -21h
Art et environnement avec Salomé Camors et Estelle Dupuis « De la localisation à l’upcycling, quelles méthodologies la situation écologique nous force à penser ? ».
Mardi 4 juin 2022 – salle 432 – 18h - 21h
« Art et transmission, de la pratique artistique à la pratique pédagogique de la création-recherche » avec Inès Gonzalez et Marion Laval-Jeantet. -
Catherine Chomarat Ruiz
Le séminaire Vers une théorie critique du design reprendra le mardi 30 janvier, de 13h à 16h, à l’UFR 04 - École des arts de la Sorbonne, 47 rue des Bergers, salle 440, 75015 Paris (Métro et RER C station Javel)
Ce séminaire de recherche part d’un constat. L’idéal éthique et scientifique du design, qui visait à améliorer l’habitabilité du monde et à se saisir comme champ théorico-pratique, semble perdu pour la modernité tardive. L’innovation factice à laquelle conduit le système capitaliste de production et l’émiettement disciplinaire, voire la méfiance accrue envers toute tentative de théorisation, en sont des indices patents. Sachant que ce double constat fut établi par les tenants de l’École de Francfort à propos du marxisme et de la sociologie aux prises avec la montée des totalitarismes des années 30 en Europe, l’hypothèse est alors d’ordre méthodologique. Par transposition de leurs analyses, ne pourrait-on pas élaborer une théorie critique du design pour éclairer cette perte et imaginer comment revivifier cet élan ?
En 2022-2023, le séminaire s’est focalisé sur les principaux ouvrages traduits en français d’Hartmut Rosa, un des représentants contemporains de l’École de Francfort, et plus précisément sur les concepts d’accélération du temps, d’aliénation, d’indisponibilité du monde, de résonnance.
En 2023-2024, nous enrichissons le propos en nous fondant sur les ouvrages d’Axel Honneth, actuel directeur de L’Institut de recherche en sciences sociales de Francfort. Au cours du premier semestre, nous avons travaillé les problèmes éthiques, politiques et scientifiques auxquels le champ du design est confronté. Pendant les 8 séances du second semestre, nous tenterons de déterminer en quoi l’éducation, la théorie et les pensées critiques constituent des réponses possibles à ces difficultés. En un dernier temps, nous montrerons que la traduction constitue le paradigme de cette théorisation du design, puis nous esquisserons quelques traductions sensibles de cette théorie critique. Le calendrier des séances est le suivant : 30/01, 6/02, 13/02, 5/03, 12/03, 19/03, 26/03, 2/04.
Le séminaire est ouvert à toutes les doctorantes et tous les doctorants intéressés par l’élaboration commune d’une théorie critique du design issue de la philosophie sociale. Il n’est pas obligatoire d’avoir suivi le séminaire en 2022-2023 pour s’inscrire cette année. Il est par contre vivement conseillé de consulter les notes de séminaire publiées sur HAL-Archive ouverte à mon nom.
Pour s’inscrire et pour tout renseignement, contacter : catherine.chomarat@univ-paris1.fr
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José Moure
18h15-20h15 salle 311
Penser le cinéma, ses formes et ses enjeux esthétiques
Ce séminaire est destiné aux doctorants de l’ED APESA et notamment aux doctorants en cinéma. Au cours de chaque séance, plusieurs doctorants présentent leurs projets de recherche ou un aspect de celle-ci. Cette présentation donne ensuite lieu à une discussion collective où sont questionnés les enjeux scientifiques et méthodologiques du ou des thèmes de recherche abordés.
A la lumière des différents sujets exposés au cours de chaque séminaire, il s’agit de se demander non seulement comment interroger le cinéma et ses formes, mais aussi comment penser à partir et avec les films.
1. Lundi 14 février 2024 : . Le paysage ordinaire dans le cinéma post-néoréaliste italien
2. Lundi 18 mars 2024 : Le personnage de la super-héroïne dans les blockbusters hollywoodiens
La vitesse dans le cinéma d'Akira Kurosawa
3. Lundi 22 avril 2024 : L'hypersensibilité dans le cinéma contemporain .John Ford : du script au film
4. Lundi 10 juin 2024 : La lenteur dans le cinéma contemporain
5. Lundi 30 septembre 2024 : Cinéma et post-horror
6. Lundi 2 novembre 2024 : Les figures fantomatiques dans les cinémas contemporains d'Amérique Latine
7. Lundi 16 décembre 2024 : Pour une approche esthétique du cinéma -
Jacinto Lageira
Salle 311, de 18h à 20h - 29 février, 14 mars, 28 mars, 18 avril
(trois autres séminaires auront lieu en octobre, novembre et décembre 2024, dates à préciser)
Imaginaire poétique, imaginaire social
Dans la suite des séminaires précédents sur les liens entre l’agir, les valeurs et la poétique de l’action, seront abordés les passages entre l’imaginaire poétique (et, bien entendu, esthétique et artistique) et l’imaginaire social dans des perspectives éthiques et sociopolitiques. Il s’agira d’explorer les points de friction comme les points d’étayages entre des deux domaines.
Une partie des séminaires sera consacrée à la présentation des recherches des doctorant.es -
Christophe Viart
Séminaire doctoral « Méthodes et fictions »
Mercredi 14 février 2024, 17hÉcole des Arts de la Sorbone, 47 rue des bergers, salle 250
Conférence de Claudio Zambianchi« Photographie et performance dans le mouvement italien Arte Povera »
Cette présentation explore les dimensions de la temporalité et de la corporéité à travers l’étude de deux aspects fondamentaux des créations de l’Arte Povera : la photographie et la performance. La photographie dans l’Arte Povera n'a ni une valeur documentaire ni une valeur esthétique autosuffisante. Les photographies de l’Arte Povera sont plutôt des œuvres dans lesquelles se manifestent des caractères de temporalité, voire de paradoxe, de tension entre le matériel et l'immatériel, semblables à ceux présents dans l'utilisation des objets. Les performances (ou plutôt les actions) de l’Arte Povera explorent les questions de l’espace vécu et de la corporéité dans une forme d'art éphémère, dont la seule vie, selon Peggy Phelan, est dans le présent.
Claudio Zambianchi a étudié à l'université La Sapienza de Rome, où il est professeur en histoire de l'art contemporain. Il a aussi étudié à la Southern Methodist University de Dallas. Ses recherches portent sur l'art anglais, l'art américain, l'art italien après 1945 et l'art français de la seconde moitié du XIXe siècle. Il a écrit pour des catalogues, des magazines, des journaux et des périodiques. Il a enseigné dans les Académies des Beaux- Arts de Turin et de Milan. Il est co-directeur de la revue Piano B. Il fait partie du collège du doctorat en histoire de l'art de Sapienza. Il a codirigé (avec S. Bann, D. Soutif, D. Viva) Giulio Paolini Il passato al presente, Mantova, Corraini, 2016 ; (avec V. Caratozzolo, I. Schiaffini) Irene Brin e la Galleria dell’Obelisco, (Roma, Drago Editore, 2018). Parmi ses travaux récents, des textes consacrés à Fontana, Paolini e Penone.
Intervention de Chiara Palermo autour de l’ouvrage qu’elle a dirigé : Arte Povera, monument, contre-monument, histoire, Paris, Mimesis, 2023.
Ce recueil de textes propose une réflexion sur le courant artistique italien Arte Povera, pour la période de 1967 – date de la première apparition de la dénomination – à 1971, année de la fin du mouvement sur décision du critique Germano Celant. Présenté comme une table rase de l’histoire, d’après Celant, la notion de pauvreté peut être étudiée aujourd’hui en relation avec les enjeux politiques proposés par Giorgio Agamben. Plus largement cette notion nous aide à repenser la relation entre art et vie et entre art et histoire. La proposition de quelque chose d’originaire ou brut qui est le spectacle et « le double » de la société n’a rien de nostalgique ni d’une tabula rasa, mais propose une prise de conscience de l’écart constitutifs de nos représentations et de nos valeurs.
C’est seulement à partir de ce contexte que l’archaïque et la pauvreté peuvent être interprétés dans leur complexité : ils ne sont pas opposés à la modernité dans une dichotomie dialectique, mais sont au contraire des éléments qui complexifient, ouvrent, désorientent l’histoire : ils relient la norme de l’histoire au principe de la vie et au regard du spectateur sur le présent ».
Chiara Palermo est maîtresse de conférences en esthétique à l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directrice de programme au Collège International de philosophie de Paris, elle a collaboré à des nombreux évènements culturels en Italie et en France, pour le Centre Georges Pompidou et la Galerie-Librairie « des femmes - Antoinette Fouque » à Paris. Elle est aussi l’auteur d’articles divers dans le domaine de la littérature, du cinéma et des arts plastiques. Elle a récemment consacré sa réflexion à l’œuvre de Kader Attia et au mouvement italien de l’Arte Povera, son travail s’intéresse au surgissement des questions éthiques et politiques à partir d’une réflexion sur le corps. Elle a codirigé avec Christine Leroy Pesanteur et Portance. Une éthique de la gravité, (Hermann, 2022) et dirigera un recueil consacré à l’esthétique dans le domaine de l’art contemporain Sentir et Agir (Mimesis 2023).17h-20h (ou 17h30-20h30)
Jeudi 28 mars 2024
Mercredi 24 avril 2024
Jeudi 30 mai 2024
Jeudi 6 juin 2024
Mercredi 11 septembre 2024
Mercredi 16 octobre 2024
Mercredi 13 novembre 2024
Mercredi 11 décembre 2024
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Jean - Marie Dallet
Argument :
Ce séminaire sera construit suivant un concept de « classe inversée», où il sera demandé aux doctorants de co-construire la séance avec une ou des personnalités contactées en amont de leur intervention.L’idée de cette flipped class est de responsabiliser les étudiants vis-à- vis de leur recherche en leur permettant d’établir un dialogue critique sur une de leur thématique avec un ou des experts : artistes, théoricien, critique, ingénieurs, juriste, économiste, activistes, etc.
Le séminaire s’intitulera « Sans titre » à l’instar de ces dossiers dans lesquels on ne sait pas encore quoi mettre, mais qui devront bien un jour trouver une raison d’être et un nom.
Séance 1 : Être humain
1er mars - Salle 244
10h15 - 12h15 : Camille Alquier en discussion avec Annie Abrahams
La séance du 1er mars sera une discussion avec Annie Abrahams, autour de son livre Being Human . een bloemlezing . an anthology. Ce livre, retranscription littéraire de son oeuvre Being Human, est paru en octobre 2023 à l'occasion de l'exposition d'art numérique "REBOOT" au Nieuwe Instituut à Rotterdam (7 octobre 2023 - 1er avril 2024). La conversation suivra le mode d'un question-réponse autour de l'histoire de son oeuvre, ses enjeux, sa conservation, mais aussi la part d'intraduisibilité de l'oeuvre, qui avait vocation à vivre sur le Net.
Annie Abrahams est née à Hilvarenbeek aux Pays-Bas en 1954. Elle est artiste et poète, reconnue pour son travail en Net Art. Notamment son oeuvre Being Human qui était active sur internet entre 1997 et 2007. Elle y travaille la question de la solitude sur internet, des relations intersubjectives, à travers la littérature numérique et la poésie des langages (HTML, néerlandais, PHP, anglais, français, etc.).
Séance 2 : La peinture numérique : de l’instrument digital à l’expression picturale
8 mars Salle 244
10h15 - 12h15 : Manxi Du en discussion avec Dominique Moulon
Avec le développement de la technique numérique et son intégration dans la pratique picturale, nous avons accueilli avec curiosité une nouveauté : la peinture numérique. Cela représente à la fois une révolution technologique, de l’ordinateur à la tablette, même en réalité virtuelle, et une introspection de l’expression picturale qui demeure au coeur de l’image. D’une part, elle interroge sur l’écran comme le lieu des images et, d’autre part, elle témoigne d'une époque où la peinture prend sa nouvelle vie grâce au numérique. Nous ne pouvons plus définir la peinture uniquement par ses propriétés matérielles, mais comment définir et comprendre cet espace entre plasticité et technicité, où se mêlent de nombreux enjeux, tels que la bidimensionnalité et le modèle 3D, l’image animée et fixe, l’immersion et l’impression, etc. ? Comment le renouvellement du médium pictural modifie-t-il le traitement artistique et le rapport au geste de « créer » l’image ?
Dominique Moulon est curateur indépendant, critique d’art et enseignant. Titulaire d’un doctorat en Arts et sciences de l’art de l’université Paris 1 Panthéon-sorbonne, il est membre de l'Association française des commissaires d'exposition (CEA) et de l’Association internationale des critiques d’art (AICA). Il a publié plusieurs livres : Chefs-d'œuvre du XXIe siècle, Nouvelles éditions Scala, 2021 ; L'Art au-delà du digital, Nouvelles éditions Scala, 2018 ; Art et numérique en résonance, Nouvelles éditions Scala, 2015.Séance 3 : The Censorship of Dreams. La symbiose des gens et de la technologie
15 mars
14 h - 15 h : Arthur Makaryan avec Nora Sørena Casey, dramaturge (l’auteur de The Censorship of Dreams), Wenqi Li, technologue créatif et Ingénieur logiciel*
* Les personnes ci-dessus sont toutes des collaborateurs sur The Censorship of Dreams et l’élément central de notre discussion sera la pièce de théâtre même.
Nous savons tous que les idées et la technologie ne sont pas des choses vivantes et supposons qu’elles ne peuvent pas être en relation symbiotique avec les gens. Mais ne peuvent-ils pas ? Depuis plusieurs décennies, à mesure que la technologie progresse, la relation entre les humains et les machines devient de plus en plus interdépendante et se rapproche de la symbiose. Dévoiler la complexité du cerveau humain et son fonctionnement est la fascination et le sujet de recherche dans de nombreux domaines différents, ayant le but de comprendre comment nous nous comportons et percevons le monde. L’art offre une perspective unique sur la compréhension du cerveau humain. Il offre la possibilité de représenter physiquement l’invisible dans un monde où l’espace électronique devient un moyen d’action — et pas seulement d’information — avec une complexité et une interactivité croissantes.
Par conséquent, dans notre pièce, The Censorship of Dreams, notre objectif est de changer notre relation en tant qu’artistes — et la relation de notre public — à la symbiose homme-technologie. Notre objectif est de briser le faux binaire selon lequel certains modes d’être sont intimes, personnels et humains, tandis que d’autres sont techniques et froids. Comment identifier la présence de la technologie tout autour de nous, la déterrer et la transformer sur scène ?
Séance 4 : Empathies sélectives : épistémologie des outils de représentation. Le cas d’étude des êtres planctoniques
22 mars
10h15 - 11h15 : Alice Cuvelier
La conceptualisation de l’Océan comme ressource et comme surface navigable, si elle est aussi ancienne que tenace, repose sur un rapport utilitaire entre les humains et humaines d’un côté et un espace, un territoire, de l’autre. Elle est contestable si l’on cherche à rendre compte d’une relation vivante – entendue comme symbiotique, avec l’Océan. Elle exclut de fait la possibilité de l’empathie vis-à-vis de celleux qui le peuplent : animaux, végétaux, minéraux, plastiques, écosystèmes, divers. En allant à la recherche des conceptualisations qui sous-tendent les représentations de celleux qui peuplent l’Océan, l’enjeu est de déceler ce qui dans l’histoire des humains et humaines les a amené·es à invisibiliser des entités essentielles à la survie de la biosphère. En remontant ce qui conditionne les innovations technologiques des outils d’observation du vivant, on trouve, entre autres, le colonialisme, le capitalisme, la société patriarcale.
Séance 5
5 avril
Intégration des arts et des sciences
14 h 00 - 15 h 15 : Didem Yalinay en discussion avec İskender Gökalp
Lors de cette discussion, nous pourrons découvrir les dernières avancées scientifiques en matière de décarbonisation et discuter de l'intégration des sciences et des arts pour un avenir meilleur de notre planète.
Prof. Dr. İskender Gökalp est astrophysicien et directeur de recherche au CNRS, internationalement reconnu pour ses découvertes sur la décarbonation. Il conduira un séminaire sur le thème “Le futurisme tente de représenter, entre autres choses, la vitesse” où il y expliquera, qu’aujourd'hui, deux molécules mobilisent notre attention : l'hydrogène (H2) et le dioxyde de carbone (CO2).
Il a récemment mené avec succès une mission dans le cadre de l’envoi du premier cosmonaute turque dans l’espace, en janvier 2024, pour l’expérience « gMetal ».
Géographie, résistance et coût
15 h 15 - 16 h 15 : Meltem Yıldız en discussion avec Fatos Irwen
Présentation du travail de Fatoş Irwen et dialogue sur l'art dans le contexte de la justice et de la mémoire collective dans des géographies où l’oppression, le conflit et la résistance font partie de la vie quotidienne.
Fatoş Irwen est originaire du quartier historique de Sûr à Diyarbakır, en Turquie, où elle a passé ses années de formation. Son parcours a pris un tournant majeur lorsqu'elle s'est retrouvée incarcérée en tant que prisonnière politique à la Prison de Diyarbakır de 2017 à 2020. Malgré les circonstances difficiles, Irwen a persisté dans ses démarches créatives, utilisant ingénieusement des matériaux tels que des insectes, des cheveux, des couches de murs et des plantes. Remarquablement, elle a réussi à réaliser quatre expositions dans les murs de la prison, témoignant de son esprit résilient et de son dévouement inébranlable à son art.
L'exploration artistique d'Irwen aborde des thèmes de justice, de dynamiques de pouvoir, de systèmes de croyance et de politique de genre, reflétant son engagement profond à examiner les questions sociétales. Son œuvre variée s'étend à différents médiums, notamment la vidéo, la photographie, la peinture, le textile, l'installation et le performance.
À travers son art, Fatoş Irwen invite les spectateurs à s'engager avec et à contempler les complexités de la condition humaine, suscitant la réflexion et favorisant le dialogue sur les questions socio-politiques urgentes.Lien de connexion Zoom :
https://pantheonsorbonne.zoom.us/j/97174912650?pwd=RGJkcDZrc1R0dUZMVTM2…
ID de réunion: 971 7491 2650
Code secret: 155104Séance 6 : Les nouvelles sensibilités des objets : l'internet des objets
Vendredi 19 avril - 14h - 16h
Tsila Hassine interrogera le nouveau paradigme de l’internet des objets, ces instruments doués de différentes facultés sensitives qui transforment la façon dont nous nous connectons et nous référons à nos objets et à nous-mêmes.
Pour mener cette réflexion, elle prendra appui sur l’histoire de l’art et plus particulièrement sur les natures mortes qui se sont révélées être un outil puissant de compréhension et de représentation des transformations culturelles de l’époque.
Au cours de cet entretien, un certain nombre de questions seront discutées avec l’assistance :
— Comment cette tradition artistique de longue date, la nature morte, peut-elle être utilisée pour comprendre et représenter les changements de notre culture contemporaine portés par la modification de la nature même de nos objets ?
— Comment représenter un bol de fruits et de légumes avec des étiquettes RFID ? Comment représenter un grille-pain « sensitivisé » ?
— Comment les objets « augmentés » peuvent-ils capturer et représenter les changements qu’ils induisent au cœur du consumérisme contemporain ?— Comment définir les objets augmentés, les appréhender avec la grille de lecture de la tradition de l'“analyse culturelle” ?
— Comment ces agents communicants représentent leurs propriétaires ?
— Que se passe-t-il quand l’art s’empare de l’internet des objets ?